Après avoir vainement assiégé Troie pendant dix ans, les Grecs ont l'idée d'une ruse pour prendre la ville : Épéios construit un cheval géant en bois creux, dans lequel se cache un groupe de soldats menés par Ulysse ; un espion grec, Sinon, réussit à convaincre les Troyens d'accepter l'offrande, malgré les avertissements de Laocoon et de Cassandre. La cité fait alors une grande fête, et lorsque les Grecs sortent du cheval, les habitants sont pris par la torpeur de l'alcool. Les Grecs ouvrent alors les portes, permettant au reste de l'armée d'entrer et de piller la ville : tous les hommes sont tués, les femmes et les filles emmenées comme esclaves et les enfants mâles tués eux aussi pour éviter une éventuelle vengeance.
La consécration de la métis :
Dans l'épisode du cheval de Troie, Ulysse, personnage devenu célèbre pour sa métis (« intelligence rusée »), rend un conseil très apprécié dans la guerre de Troie à laquelle il participe. Ici il s'agit en fait d'une ruse. Elle se distingue de la triche mais aussi du délit (ou du crime) en cela que la ruse est autorisée par la loi ou les règles de l'usage, du jeu, de l'art, de la société, ou des accords internationaux. En l'espèce de l'art de la guerre chez les grecs, il s'agit plus particulièrement d'une ruse de guerre.